Saturday, March 07, 2015

"Moi, Anne-Laure Mager, électro-hypersensible" — "Me, Anne-Laure Mager, electro-hypersensitive"

"Moi, Anne-Laure Mager, électro-hypersensible"

Le 23 février à 6h00 par Valérie Pons | Mis à jour le 23 février

Via son association la jeune femme de 28 ans, se bat pour le maintien de la publiphonie, dont cette cabine téléphonique, rue Barande, est l'ultime représentante à Perpignan.
Via son association la jeune femme de 28 ans, se bat pour le maintien de la publiphonie, dont cette cabine téléphonique, rue Barande, est l'ultime représentante à Perpignan. PHOTO/Thierry Grillet
Présidente de l'association nationale Perdons pas le fil, la jeune femme s'oppose au démantèlement des cabines téléphoniques. 
À 28 ans, avec son visage nu et lisse et ses cheveux recouverts par un turban clair, elle en paraît facilement dix de moins. C'est d'ailleurs à sa majorité et alors qu'elle était étudiante en Sciences à l'université de Rangueil à Toulouse, qu'Anne-Laure Mager a ressenti les premiers symptômes d'électro-hypersensibilité (EHS), reconnue et définie par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Anne-Laure est handicapée. Mais cela ne se voit pas...
  • Proximité nocive d'une antenne-relais
"Comme beaucoup de jeunes, je me servais régulièrement d'un téléphone portable, témoigne-t-elle. Mais j'avais quand même remarqué quelques anomalies me concernant : des nuits agitées, courtes, des maux de tête intenses, comme un étau qui me broyait les tempes, j'avais des douleurs articulaires, des nausées, des pertes d'équilibre, des troubles de la mémoire et de la concentration… Et puis, un jour, je me suis retrouvée dans une rue, à Toulouse, en ayant perdu tous mes repères spatio-temporels ! Impossible de savoir ce que je faisais là. Qui plus est avec une migraine épouvantable. Après avoir retrouvé peu à peu mes esprits, je suis retournée chez moi et là les maux de tête ont recommencé... J'ai donc décidé de faire un test : j'ai demandé à une amie si elle pouvait m'héberger quelques jours. Elle a accepté et je crois que jamais je ne me suis sentie aussi bien ! Plus d'étau, plus de vertiges, ni de nausées. J'ai compris que le problème se trouvait sur mon lieu de vie, à cause sans doute d'un cumul d'ondes électriques émanant d'une antenne-relais proche de mon domicile".
  • Sa "bête noire" : le Wifi
Anne-Laure est allée consulter son médecin généraliste, puis des spécialistes, tous compréhensifs, qui lui ont prescrit des batteries d'examens aboutissant finalement à la reconnaissance de sa pathologie. La jeune femme, devenue totalement intolérante aux ondes émises, notamment par le Wifi, sa "bête noire", de plus en plus présentes dans l'environnement, a dû stopper ses études et interrompre sa licence. Elle apprenait en outre que ses parents, aujourd'hui retraités, étaient également diagnostiqués électro-hypersensibles ! Serait-ce génétique ? Ou le simple fruit d'un malheureux hasard ? Quoi qu'il en soit, les Mager ont fait isoler les murs de leur maison, dans le quartier Saint-Assiscle à Perpignan, et ne s'habillent plus qu'avec des vêtements fabriqués dans des tissus spéciaux contenant des fils de cuivre. Qui sont plus onéreux.
  • Entre 2000 et 3 000 adhérents
"Notre vie est loin d'être simple, mais nous ne vivons pas reclus comme beaucoup de personnes souffrant d'EHS, dont de plus en plus d'enfants et d'ados. Nous avons pu conserver une vie sociale en communiquant uniquement via la technologie filaire. On ne s'estime pas les plus malheureux. Je suis responsable pour la région de Perpignan de l'association nationale à but non lucratif Perdons pas le fil. Nous sommes entre 2 000 et 3 000 adhérents dispatchés sur le territoire. Je me bats pour que soit maintenu le service universel des communications électroniques (lire ci-contre), indispensable tant sur le plan social que sanitaire", conclut Anne-Laure.
Pour joindre l'association, T. 04 68 37 16 48 ou sur contact@perdonspaslefil.org

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